Le Desman des Pyrénées est une espèce endémique des Pyrénées et des Monts Cantabriques. En France, il est seulement présent dans six départements.
Au regard des données bibliographiques fournies par le Plan National d’Action Desman, une grande partie du linéaire du Saison semble fréquentée par l’espèce, depuis les têtes de bassin versant de Larrau et Sainte-Engrâce, jusqu’à Menditte. Un petit affluent est aussi colonisé : l’Aphoura (Alçay-Alçabehety-Sunharette). Il constitue ainsi un enjeu de conservation fort pour le site.
Toutefois, les données historiques fournies par le PNA Desman montrent qu’il était anciennement présent sur tout le linéaire principal du Saison. Cette situation de forte régression est probablement due aux modifications de son habitat et de la ressource alimentaire, à des difficultés de connectivités entre les populations ou encore à des causes de mortalité directe.
Cinq objectifs opérationnels ont été identifiés pour répondre à cet objectif de conservation :
- Préservation des habitats du Desman
Le Desman est très dépendant :
o des cavités naturelles des berges (entre des blocs de pierres, ou entre des racines) qui lui offrent les conditions nécessaires à l’installation de ses gîtes,
o de la ressource alimentaire composée notamment des invertébrés benthiques qui sont à la base de son alimentation.
Cet objectif aura donc pour but de mettre en place des actions favorables au maintien de ses gites et à la protection des habitats contribuant à la production de son alimentation.
- Rétablissement des connectivités entre les populations
Les barrières artificielles (seuils, barrages) présentes sur le site du Saison peuvent s’avérer infranchissables pour le Desman, induisant des difficultés, voire une impossibilité pour lui de circuler, provoquant une perte indirecte d’habitat, ainsi qu’une isolation des populations.
Cet objectif aura donc pour but d’identifier si certains des ouvrages présents sur le site du Saison posent de réelles difficultés de continuité pour le Desman et recherchera si nécessaire des solutions d’aménagement.
- Limitation des causes de mortalité
De nombreux facteurs ou points noirs présents sur les cours d’eau ou berges du site sont susceptibles d’avoir un impact direct de mortalité sur le Desman.
Ces points noirs peuvent avoir diverses origines:
o les tuyaux, prises d’eau, parties tubulées, qui peuvent provoquer des blessures ou un coincement des individus,
o des prédateurs comme le Vison d’Amérique (espèce exotique invasive et prédatrice du Desman) présent sur des zones à Desman du site,
o les déchets localisés à proximité immédiate des berges ou dans le cours d’eau qui peuvent occasionner des blessures physiques sur le Desman des Pyrénées (débris contondants).
L’identification et la neutralisation de ces facteurs de mortalité directe est donc essentiel pour le maintien des populations de Desman.
- Limitation de l’impact des éclusées
Le Saison est un cours d’eau comprenant des installations hydroélectriques. Certaines, principalement situées sur les secteurs amont, fonctionnent avec un régime d’éclusées. C’est le cas notamment sur le Saison des centrales de Licq (à partir du barrage de Sainte Engrace) et d’Olhadoko.
Les éclusées peuvent avoir un impact négatif sur les invertébrés benthiques, diminuant ainsi le stock de nourriture disponible pour le desman. Des variations rapides et importantes peuvent être également problématiques pour l’ennoiement rapide de leurs gites.
Il sera donc important de pouvoir analyser l’impact réel des éclusées sur le site et de pouvoir proposer à terme des mesures d’atténuation de leurs effets si nécessaire.
- Amélioration des connaissances
Le diagnostic écologique a repris les données issues du PNA Desman, mais n’a pas permis de caractériser et de localiser de façon exhaustive les populations de Desman sur le site du Saison. De plus, la méthode d’inventaire basée sur la recherche de fèces peut s’avérer faussement négative. Afin de mieux adapter la gestion du site, il est donc nécessaire de procéder à des compléments d’inventaires dans les secteurs où l’état de conservation de l’espèce reste à définir.