Gestion des berges et des atterrissements

Des moyens de lutte contre l'érosion

L’érosion résulte de processus hydraulique et morpho-dynamique par lesquels les berges d’un cours d’eau sont arrachées, puis transportés sous formes de sédiments par les cours d’eau et déposés plus loin en aval. Ce processus sédimentaire est un élément fondamental de la dynamique des cours d’eau qui se reproduit sur différents sites du bassin versant lors des crues fréquentes. Dans certains cas de figures, les interventions et aménagements humains peuvent interférer avec les mécanismes naturels pour modifier plus ou moins sensiblement les processus d’érosion.

L’érosion latérale des berges peut menacer directement un ouvrage transversal ou un enjeu riverain. Dans le cas où la place disponible est suffisante, la vulnérabilité de la berge sera réduite grâce à des travaux pouvant combiner un talutage en pente douce et la reconstitution d’une ripisylve dense et continue, sur le talus et le haut de berge.

Cela permet d’éviter le recours à une protection de berge en génie civil et permet d’accroître, localement, la section d’écoulement du lit mineur.

D’une manière générale, concernant la gestion des érosions de berge, l’objectif est de ne faire des travaux de génie civil qu’au titre de la protection d’enjeux de sécurité publique ou d’intérêt général et que si des solutions alternatives, comme le déplacement de l’enjeu, s’avèrent impossibles.

En cas d’érosion active ou de menace avérée, un arbre de décision est proposé, pour aider à définir la solution la plus adaptée. Son utilisation vise à concilier la préservation du bon fonctionnement des cours d’eau et la protection (ou la non exposition) des enjeux anthropiques aux érosions.

Ainsi, il permet de conduire une gestion préventive ou curative qui respecte au mieux l’espace de mobilité fonctionnel et la continuité du transit sédimentaire des cours d’eau.

Schéma de l'arbre de décision des berges

Suppression de points durs minéraux encombrant le lit mineur

Sur plusieurs sites, des glissements de talus ou des aménagements à base d’enrochements (épis déflecteur, protection de berge) encombrent le lit mineur et perturbent les conditions d’écoulement, au point de pouvoir aggraver le risque d’érosion.

Chaque fois que les enjeux riverains concernés le justifient (ouvrage, bâtiment, route, etc.), il est prévu de traiter ces glissements ou de retirer ces blocs de manière à rétablir des conditions d’écoulement optimales et d’éviter l’aggravation des érosions latérales.

Sur le bassin du Saison, 10 sites sont concernés par ce type de travaux. Dans quelques cas, à la suite de cette intervention, il est prévu de taluter la berge en pente douce.

Ces travaux pouvant nécessiter que des engins descendent dans le lit mineur, les précautions usuelles seront prises à la fois pour :

  • Limiter la circulation en lit mineur ;
  • Prévenir les risques d’accident, notamment en cas de montée des eaux ;
  • Prévenir les risques de pollution par les hydrocarbures ;
  • Limiter les impacts du remaniement des alluvions, notamment sur la production et le départ de M.E.S.

Le choix des périodes d’intervention prendra en compte les risques de dérangement des espèces terrestres ou aquatiques présentes, notamment en période de reproduction ou de nidification. 

Traitement de l’encombrement du lit des bancs alluviaux

Dans certaines configurations, notamment en domaine torrentiel, le volume et/ou l’exhaussement d’un banc alluvial est tel qu’il peut difficilement être remobilisé par une (seule) crue et peut donc rapidement constituer un « point dur » perturbant pour les écoulements.

Dans de tels cas, si le seul traitement de la végétation paraît insuffisant pour restaurer ou maintenir des conditions d’écoulement optimales à proximité d’ouvrages ou d’enjeux riverains, il est nécessaire de déplacer tout ou partie des alluvions qui constituent le banc alluvial. Cette solution est notamment envisagée lorsqu’un ouvrage de franchissement fait obstacle au transit sédimentaire et que, en retour, la sédimentation d’un banc alluvial perturbe le fonctionnement hydraulique de l’ouvrage.

La plupart du temps, les travaux consistent à griffer ou à araser la partie supérieure du banc et à redéposer les alluvions dans le lit mineur, soit plus en aval, soit sur le talus de berge (régalage). Dans tous les cas, il est nécessaire que l’altitude maximale des dépôts ainsi effectués soit inférieure à celle de la berge la plus basse, afin de favoriser une reprise des alluvions par des crues morphogènes non débordantes.

Ces éléments sont en grande partie issus des plans gestion des gaves d’Oloron et du Saison. Pour plus de précisions, cliquez ici.