Entretien et restauration des cours d’eau

Le cours d’eau présente un fonctionnement complexe : il permet non seulement l’écoulement des eaux et des sédiments de l’amont vers l’aval, mais il remplit également un rôle écologique, économique (drainage, irrigation, pêche et pisciculture, …) et patrimonial.

Bien préservé et géré, il rend de nombreux services à la société, dont celui de faciliter la gestion des crues et prévenir les érosions, de participer à l’épuration physico-chimique des eaux, et permet la reproduction, la croissance et la vie des espèces aquatiques et piscicoles.  

Une obligation règlementaire

Embâcles à Idaux-Mendy
Embâcles à Salies-de-Béarn

L’entretien des cours d’eau est donc une nécessité technique et réglementaire pour les professionnels et les usagers. Le Code de l’Environnement définit dans ses articles L. 215-14 et R. 215-2 les obligations et les pratiques autorisées pour l’entretien régulier des cours d’eau. Il s’agit « de maintenir ce cours d’eau dans son profil d’équilibre, de permettre l’écoulement naturel des eaux et de contribuer à son bon état écologique ou, le cas échéant à son bon potentiel écologique, notamment par enlèvement des embâcles, débris et atterrissements, flottants ou non, par élagage ou recépage de la végétation des rives ».

Si les propriétaires riverains ont l’obligation réglementaire de réaliser ces opérations d’entretien, cette pratique a tendance à se perdre et la collectivité doit ainsi se substituer à eux pour permettre le libre écoulement des eaux. Afin de mutualiser cet entretien des cours d’eau, les communes se sont regroupées en groupements de communes (SIVU, Syndicat mixte…), encore appelés syndicats de rivières, qui œuvrent également  parfois pour prévenir les risques d’inondation, restaurer les berges etc. Les travaux réalisés par des collectivités sur des parcelles privées sont soumises à déclaration d’intérêt générale (DIG), sauf en cas d’urgence.

La gestion de la végétation et des embâcles est un axe majeur de l’activité du SIGOM. Elle est financée principalement par l’Agence de l’Eau Adour Garonne, la Région et le Département. La participation communale est mutualisée à toutes les communes. 

La végétation aquatique et rivulaire joue un rôle important pour la stabilité des berges, la limitation d’une végétation invasives, la protection et la vie du milieu aquatique. Il est donc important de gérer cette végétation afin de limiter les phénomènes d’érosion.

L’entretien de la végétation reste une opération délicate : il ne doit pas être systématique mais uniquement dans le but de permettre l’écoulement des eaux, d’améliorer l’état de la ripisylve, de limiter les espèces invasives ou pour prévenir les risques réels de formation d’embâcles, tout en veillant à conserver un minimum  d’abris et d’habitats pour la faune aquatique.

Cela conduit à envisager deux grandes familles d’interventions :

  • Le traitement ciblé de certains sujets : l’élagage, le recépage, l’abattage etc.
  • La non-intervention et la reconstitution d’une portion de ripisylve adaptée : régénération spontanée, bouturage, plantation.

La gestion des embâcles

Les embâcles, généralement sont constitués de bois flottés ou, mélangés parfois à quelques éléments anthropiques (déchets) emportés par les crues. Ils  constituent des barrages « naturels » qui modifient les conditions d’écoulement. En amont, ils peuvent ralentir la vitesse des courants, accroître les débordements et la sédimentation des nappes de charriage. Vers l’aval, ils peuvent accélérer les vitesses d’écoulement, accroître les risques d’érosion et, s’ils sont adossés à un ouvrage, aggraver le risque de rupture ou de contournement de celui-ci.

Leur rupture, généralement brutale, peut constituer une aggravation temporaire mais substantielle des risques d’inondation et d’érosion vers l’aval.

Cependant, les embâcles de bois flottés contribuent également à accroître la rugosité générale ainsi que la diversité des conditions d’habitat du lit mineur.

En raison de la diversité de configurations possibles, il est nécessaire de traiter sélectivement les embâcles, notamment en fonction de l’importance de leurs impacts et des enjeux anthropiques concernés.

Pour mettre en œuvre cette gestion, le syndicat suivra un arbre de décision préalablement à toute intervention sur un embâcle repéré (Plans de gestion des gaves d’Oloron et du Saison).

Cet outil permet de réserver le traitement des accumulations de bois flottés, ou autres corps encombrant emportés lors d’une crue, aux sites où les menaces pesant sur les enjeux anthropiques, riverains ou dans le lit mineur, sont supérieures aux intérêts pour l’état ou le fonctionnement du cours d’eau et des milieux aquatiques associés.

Ces éléments sont en grande partie issus des plans gestion des gaves d’Oloron et du Saison. Pour plus de précisions, cliquez ici